TALLIS

Clef de Voûte

Tallis – Lamentations de Jérémie & Motets

THOMAS TALLIS
Lamentations de Jérémie & Motets

La richesse, la beauté et la complexité de la musique de Thomas Tallis, au-delà de son génie propre, viennent aussi de ses allers-retours entre le catholicisme et le protestantisme. Les incessants va-et-vient de la religion d’État dans l’Angleterre du 16e siècle l’auront amené à devoir parfois délaisser le latin de sa foi catholique pour composer en anglais, mais également à profiter des possibilités que lui laissait un culte réformé balbutiant pour continuer à le faire en latin quand même, destinant alors certaines œuvres à la liturgie, et d’autres, bien que religieuses, aux salons et aux sphères privées. Il en résulte une liberté formelle extraordinaire qui empêche de définir son style propre en quelques mots: il savait tout faire et allait inventer ce qui n’existait pas encore. William Byrd, son élève, puis Tomkins ou Weelkes allaient à sa suite perpétuer une manière toute anglaise de la liberté en musique qui aboutirait à Henry Purcell, un siècle et demi plus tard.