"Lors des Thüringer Bachwochen, Gli Angeli Genève a donné cette année la version de 1725 de la Passion selon Saint Jean et a été récompensé par un long et religieux silence. Dans cette version, c'est l’humble choral « O Mensch, bewein dein Sünde groß » (Ô homme, pleure tes péchés) qui ouvre le calvaire du Christ dans la Bachkirche d'Arnstadt, et on est émerveillé, avec une fascination croissante, par l'intonation cristalline et extrêmement réactive, et par cette motoricité moderne, presque maniérée, rythmée. 

Les  « anges de Genève » font preuve d'une audace fulgurante dans la dynamique et l'étalement des tempos. Les airs lents, portées par la grâce, acquièrent ainsi une force très méditative, les stupéfiants chorals ont en revanche une énorme force motrice. Ainsi, pendant deux bonnes heures, le temps s'arrête presque dans la petite église d'Arnstadt ; c'est comme si les Vendredis saints de 1725 et de 2025 ne faisaient qu'un - jusqu'à ce qu’un autre choral peu familier « Christe, du Lamm Gottes » donne un « Amen » à la communauté des auditeurs. Un profond moment de recueillement, c'est ce qui était demandé, remplace des applaudissements qui auraient grondé comme le tonnerre. »

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19/04/2025, Thüringer Allgemeine
Wolfgang Hirsch